Aventures de Yami et Messara

[HJ: précision: afin de ne pas noyer le fofo sous nos péripéthies, on regroupe ici, comme ça... Voilà.]

Cette fois-ci, Messara commençait à s'inquièter. Il n'avait plus de poursuivant. Et Yami n'était pas en vue. Mon dieu, ça sentait la douétise ! Autant qu'Alexielle, au moins ! Comment avait-il fait pour le perdre de vue ? Là, il fallait le chercher, tout de même. N'avaient-ils pas convenus qu'ils restaient ENSEMBLE, groupés ? Maintenant qu'il y repensait, non. Mais cela lui avait semblé tellement logique ! Dans sa grande naiveté, l'hypothèse d'une trahison ne vint même pas à l'esprit de mon voleur.
Voleur qui courrait maintenant dans le sens inverse, à la recherche de son équipier et de son ex-poursuivant, Rause, allias le Pénible. L'espèce de grand dadet avec ses deux mètres, sa voix mielleuse et ses grands airs. Le Pénible, quoi ! Sauf qu'il n'avait pas d'odeur particulière, ce qui n'aidait pas à le repérer.
Avec une inquiètude qui ne cessait de s'accroitre, Messara galopait dans tous les couloirs à la recherche des deux autres. Plus question d'être discret, désormais. Et il sentait les regards se tourner vers lui. En même temps, à notre époque, il est déjà bien rare de voir un jeune homme avec un manteau blanc (habituellement, c'est noir) courir dans une académie (sauf après les cours) sans bruit (c'est bruyant, un ado). Il lui arrivait de ralentir à la vue de quelques mèches rouges... Et généralement, peu de temps après, il repartait de plus belle en pestant comme quoi l'on a pas idée de se teindre les cheveux en rouge...
Il eut la chance d'arriver devant les toilettes des hommes au moment où le pénible y entrait. Il ne l'avait ni vu, ni entendu. Impec'. Messara le suivi sans plus de bruit, attendant qu'il ai bien refermé la porte. Il espèrait juste que son intuition ne le trompait pas, que le Pénible suivait bien Yami et non pas une envie pressante. Et comme il n'allait pas passer trois heures à peser le pour et le contre, il ouvrit la porte des WC à la volée, presque façon James Bond, pour jeter un bref coup d'oeil à l'intérieur et...

"- Bon sang, Yami, ce n'est pas le moment de se laver les mains !"

Il n'imaginait même pas que juste avant son co-équipier puisse avoir pris le temps de... Bah, voilà. Enfin faut dire que Messa, il a pas l'habitude non plus de laver ses pattounes.
Le pénible semblait étonné de sa position: entre un jeune homme qui se lavait les mains comme si de rien n'était et l'autre qui lui aboyait qu'il était temps de continuer à fuir. Fuir ? Pas sans arrêt. Il allait falloir trouver un moyen de mettre le pénible hors-jeu...

Alors que Yoru essayait tant bien que mal de se dissimuler, le pénible déboula gracieusement dans les toilettes des hommes. Il avait l'air un peu, non, très efféminé en rentrant. Enfin bref, le revoilà, quoi. Quel pot de colle! Remarque, Messara l'avait suivit quelques secondes plus tard. Mais pas question de rester discret, là. Il arriva tel un pourchassé super pressé. En fait, il l'était, tout comme Yoru. Cerise sur le gâteau, il avait réussit à attirer le regard du pénible. Enfin, quelle bonne ouïe il aurait dû avoir pour ne pas le remarquer.

"Ah, vous revoilà, mes chers amis. Dites donc, vous aimez déguerpir comme ça? Eh bien dans ce cas, déguerpissez de cette académie, saletés de rebelles!"

(Ah bon, nous sommes des rebelles? Quelle façon agréable d'accueillir des nouveaux élèves potentiels.)
"Nous?! Des rebelles?! Vous plaisantez?!"

Alors là, Yoru était à bout. La dernière des choses à dire, c'était de le qualifier de rebelle. Enragé, il se téléporta à l'extérieur. C'était pas le moment d'avoir une baston à gérer. Et Messara, il se débrouillera. Yoru se vautra contre un mur du couloir, attendant la sortie de Messara. De leur côté, les deux autres croieraient peut-être à une fuite de la part du jeune homme, mais Messara se rendrait compte de la sutuation en sortant. Et l'autre...l'autre, on s'en fout.

A l'ouïe du vacarme qui provenait des toilettes, Yoru commença à s'inquiéter pour Messara. C'est qu'il avait un grand esprit de solidarité envers lui. En revanche, Yoru avait lâchement prit la fuite. 'Pas un modèle. Après une courte réflexion, il décida de se racheter. Surtout qu'il avait entendu l'autre l'engueuler.

Yoru défonça alors violemment la porte de la force de son pied, pour entrer en courant vers Messara. Ben il s'était bien débrouillé, celui-là! Décidé à en finir avec le pénible, Yoru l'attrappa violemment par le col de la chemise et se téléporta avec lui plusieurs fois pour atteindre une porte extérieure, afin de le mettre sur le toit. Puis il se téléporta une dernière fois pour redescendre, mais sans l'autre pénible. Messara n'aurait jamais pû le suivre, mais peut-être aura-t-il deviné ce qu'il avait fait.

Sauf qu'à force de se téléporter, Yoru se fatigue, et là, il perdu connaissance assez rapiudement, sur le seuil de la porte. A bout de force.

Yoru reprenait peu à peu ses esprits. Mais très peu à très peu. Cinq minutes plus tard, après une valse de baffes, il ressentit la douleur et ouvrit les yeux en sursautant.

"Ah euh qui est là? Messara? On est où?" dit-il en direction de son confrère. Mais à peine avait-il prononcé tout cela qu'il se répondait intérieurement, avant de commencer à se relever en grognant. "Merde!" Déçu de lui-même. Peut-être devrait-il s'entraîner... L'académie... C'était fait pour ça, en fait. Il fallait à tout prix l'intégrer. Cela pourrait très bien devenir vital, un jour... Reprenant là où ils en étaient, et se rapellant par la même occasion du pénible, il questionna Messara sur la suite des évènements. Lui, il était bien trop faible pour réfléchir.
"On fait quoi, maintenant? Je redescends le pénible? Le pauvre, il est sur le toit, tout seul, il attend."
C'était dit sans le penser, mais vu le ton que Yoru avait utilisé, c'était évident.

Relevé, Yoru commença à marcher vers la porte qu'il avait empruntée pour arriver dehord, de façon à aller chercher le pénible. Car, de toute façon, on ne pouvait pas le laisser là. L'académie se rendait rapidement compte de son absence. Surtout son absence à lui! Mais en même temps, Yoru se demandait s'il aurait encore la force de e téléporter une dernière fois. Non, deux, pour redescendre... A moins que le Messara allait grimper jusqu'en haut pour le chercher. Enfin bref, avec tout ce remue-méninge, ils étaient bien mal partis pour intégrer l'académie.

Commence ça "redescendre le pénible" ? Il l'avait tué ? Non... "Sur le toit" ?! Bon sang, tous fous, c'est amerloques ! Même si celui-ci n'en était pas un. Les autres avaient dû déteindre sur lui. Un pénible sur le toit..! Les gens n'avaient donc plus pitié des oiseaux et des voleurs ?
Le mien (de voleur) sortit en même temps que son confrère et put constater qu'en effet le Pénible était sur le toit. D'ailleurs, il devait avoir une belle vue, de là-haut. Mais hélas, il ne semblait pas d'humeur à en profiter.

"- Eh ! Il nous fait "coucou" ! Yuuuhu !"

Ainsi, Messara répondit aux menaces de mort du Pénible par un joyeux "coucou" de la main. Quand l'autre baissa la sienne, il se re-tourna vers Yami.

"- Ce n'est peut-être pas la peine... Au fond, on n'a pas besoin de lui pour nous amener dans le bureau de la directrice. Et si lui nous y amène, ça sera sans doute mauvais signe... Quoi que... Il nous sera peut-être reconnaissant si... Eh ! j'ai une idée !"

Mon p'tit algérien semblait plus joyeux, d'un coup. Il prit l'autre par les épaules et le secoua un peu, comme pour vérifier qu'il était bien réveillé et qu'il l'entendait bien.

"- On pourrait lui faire du chantage ! Du style "on te redescend que si"... Ca devrait marcher, tu ne crois pas ?"
*Gyaaah, je suis trop fort !*

Tellement fort qu'il osa un dernier coucou au Pénible qui, seul et malheureux, perché sur son toit, commençait à soupirer et maudire les deux jeunes gens...

A croire que l'idée de coincer le pénible sur le toit n'était pas si mauvaise. C'est qu'elle avait l'air de plaire à Messara. Rien que ça redonnait un peu plus d'énergie à Yoru, qui réfléchissait en silence à la suite des évènements. Mais une petite secousse le fit descendre de son nuage. Pas qu'il en avait envie... Et voilà qu'il nous parle de chantage, le Messara! Pas si mal, mais...

"Si ça marche, on est probablement sauvés, mais si ça rate, on est dans un gros, très gros, pétrin."

C'est que Yoru avait analysé toutes les suites possibles, pendant que l'autre gugus faisait coucou au pénible. D'ailleurs il avait eu une autre idée. A ses yeux bien meilleure.

"Je te propose plutôt de négocier avec lui. Mais après, j'préfère te laisser choisir, moi je suis encore un peu dans le brouillard, j'ai du mal à réfléchir, donc je garantis rien... Mais mon idée me paraît meilleure..."

Quelle meilleure façon de convaincre que d'argumenter? C'est pourquoi, avant même que Messara put approuver ou refuser l'idée, Yoru se chargea de la détailler.

"On pourrait trouver un compromis. De toute façon, on est pas des élèves, et je crois qu'il le sait bien, donc s'il nous envoie au bureau de la directrice, elle pourra pas faire grand chose, hein. Je suppose qu'il le sait bien, surtout qu'il a le temps d'y méditer, là où il est. Au pire y'a une petite baston chez la directrice, mais j'en doute. D'après mes petites séances d'espionnage, c'est pas son genre. Lui il ne pourra pas faire grand chose, je pense, enfin ça dépend de son pouvoir, qui nous est encore inconnu... Mais on est deux. Alors il peut pas faire grand chose contre nous, mais nous on peut encore le "sauver". Mais sur ce coup-là, ça rejoint ton idée de chantage, mais mieux présentée."

Heureusement qu'il avait prévenu qu'il était encore un peu dans les vappes, le Yoru! Finalement, avec cette foutue justice, ils étaient encore et toujours mal barrés... Bon, alors va pour le chantage... C'est qu'ils n'avaient plus vraiment le choix.

Perdu dans ses pensées, Yoru n'avait pas eu l'impression d'attendre très longtemps avant que Messara ne le réveille une fois de plus, de là où il était. Il avait tout intérêt à réussir son coup, celui-là...

Le pénible repéra alors Messara qui arrivait par derrière. Un peu surpris, il grogna comme il ne l'avait encore fait. Une voix assez surprenante, un peu rauque, grasse...

"Ah, te voilà, toi. Il savait pas venir me chercher, l'autre zouave, avec ses téléportations?! D'ailleurs, j'allais redescendre, là, fallait pas te donner la peine de monter pour moi! A moins que tu ne veuilles quelque chose, hm?!"

Yoru avait décidé de se rendre utile. Alors comme il valait mieux ne pas se téléporter une dernière fois, il rentra à l'intérieur et commença à chercher le chemin qui lui permettrait de le rejoindre. Il allait peut-être se perdre, mais bon... Qui ne tente rien n'a rien.

- - - - - -

Rause quant à lui, n'était vraiment pas d'humeur à rire à l'ouïe des blagues de Messara. D'un ton ravageur, il allait répondre négativement aux propositions de Messara, alors que celui-ci continua à parler, parler, parler. Cela semblait interminable. Qu'il était pénible, ce mioche! Mais même si Rause avait dit qu'il allait descendre lui-même, il n'avait aucune idée de comment il allait faire... Peut-être faudrait-il accpeter... Non, jamais!

"Je me débrouillerai... Et puis, de toute façon, si je meure, c'est vous qui serez coupables. De une vous aurez ça sur le coeur pendant le reste de votre vie, et de deux vous aurez tout le temps d'y penser en prison!"

Rause était loin de s'avouer vaincu, mais c'était une façon comme un autre de menacer son adversaire. Sa réponse allait sûrement être de la plus haute insignifiance...

- - - - - -

Yoru avait eu la chance de retrouver Messara qui était sur le toit. Il ne restait qu'un long couloir à franchir. Allez, encore un petit effort...

Alors comme ça ce mioche savait comment fonctionnait le système judiciaire. Ce n'était pas prévu. Néanmoins, Rause ne s'avouait pas vaincu. Mais c'est vrai qu'il était mal parti. D'un autre côté, pas question de s'éterniser non plus. Il tenta un numéro d'acrobate pour rejoindre une autre partie du toit, située entre lui et Messara. Jouant au funambule, il perdit ce que ces gens-là se doivent de préserver à tout prix : l'équilibre. Tout son poids se faisait porter par une tuile qui ne résista pas. Trébuchant, il attrapa la gouttière avant de tomber dans le vide. C'était vraiment ce qui pouvait lui arriver de pire. Là, dans la situation actuelle, il demanderait bien à l'autre zigoto de l'aider... Commençant à réfléchir, il dût vite prendre une décision quand il remarqua que la gouttière n'allait pas tenir. Une fissure se dessinait déjà.

"Qu'est-ce que t'attends?! Viens m'aider! Je te jure que je ferais ce que tu me dis!"

- - - - - -

Yoru pendant ce temps, s'était assit dans le couloir et adossé au mur. Il était vraiment fatigué. Il remarqua alors le pénible qui était à deux doigts de tomber. Se relevant, il se mit à courir en titubant dans tout les sens, poussa la porte et cria à l'intention de Messara :

"Le laisse pas là! On aura ce qu'on veut, comme ça! Et je ne veut pas qu'il meurt, on en est là à cause de moi!"

Rause avait sauvé sa peau au prix de faire la leur. Pas grave, au final. Il s'en remmettrait. Le Pénible suivait maintenant Messara mais surtout les instructions de ce garçon, qui semblait confiant envers ses capacités. En espérant que ce n'était pas que du bluff. Surtout que les jeunes de nos jours sont tous plus vantards les uns que les autres, mais ce sont tous des incompétents. Même si là il valait mieux essayer de s'en sortir avec l'aide de celui-là plutôt que de mourir par fierté. Quoi que, cela aurait été glorieux, comme fin. Mais mourir c'est jamais vraiment glorieux.

Bref, Rause s'était maintenant agrippé au dos de Messara. Sa position n'était pas des plus confortables, mais ce n'est pas le moment de faire des petits caprices sans importance. Et le confort, ce n'est pas si vital, loin de là. Inquiété par l'idée de Messara de le faire tomber dans les bras de l'autre adolescent qui semblait bien trop faible pour le rattraper, Rause décida de prendre confiance. De toute façon, il ne pouvait plus rien y perdre.

- - - - - -

Alors que le pénible était monté sur le dos de Messara, Yoru se tenait prêt à rattraper Rause quand son "collègue" allait le lâcher. Il n'avait pas vraiment confiance en ses capacités physiques du moment, mais il était décidé à le sauver. En espérant que cela suffise. Yoru s'était posté à une fenêtre sous les deux funambules et l'avait ouverte. Tendant les bras à l'extérieur, l'adolescent n'attendait plus que le signal de Messara, observant les deux autres dans leur exercice. Sa volonté sans bornes lui permettrait sûrement de prendre confiance en lui. Mais Yoru se concentrait surtout sur la gestuelle de Messara, au cas où il n'allait rien dire lorsqu'il allait le lâcher mais aurait juste fait un geste précis.

"Je suis prêt! C'est quand tu veux!"

Très franchement, Messara n'avait pas imaginé le Pénible si lourd. Même si il en avait l'air. Mon voleur c'était dit que, bon, il avait pas l'air bien gros. C'était sans compter que l'autre était quand même bien vivant et bien grand. Aussi avancer les long du mur avec cet éléphant sur le dos demandait plus de force que d'agilité. Force que Messara n'avait pas. Mais il ne pouvait pas se permettre de lâcher prise.
Ses doigts étaient blancs. Il s'appuyait un peu trop sur eux. D'ailleurs, ses mains tremblaient. Il n'avait plus de bras. Et Rause prenait un malin plaisir à s'appuyer de toutes ses forces sur ses épaules. Les mâchoires serrées par l'effort, mon mien glissait ses mains sans trop les lever le long du lierre. Tiens, ça y est, il ne sentait plus ses bras. Il faut dire qu'il y avait ce petit vent frais qui n'aidait pas. En plus, il devait lutter contre une forte envie d'essuyer son front tout moîte.
Alors il se laissa glisser pour franchir les derniers centimètres qui le séparaient de la fenêtre pour se rattraper au dernier moment avec un "crac" sinistre.

*... Je crois que c'était mon poignet. Kaï !!!*

Et comme ses jambes pendaient juste au-dessus des mains de Yami, il s'adressa à l'autre sur son dos:

"- Hum... Bon, alors maintenant vous vous débrouillez pour glisser jusqu'à l'intérieur...Mais faites vite, vous êtes pas légers !"

Ca y est, le pénible était sauvé. Yoru avait attrapé les pieds de Rause et l'avait tiré vers l'intérieur. Il s'était trouvé assit par terre, mais s'était vite relevé pour partir la tête haute, en faisant remarquer qu'il n'a pas vraiment à les remercier, mais qu'il tiendra tout de même ses engagements. Yoru quand à lui, rejoint à nouveau la fenêtre après avoir suivit Rause, pour attraper Messara en vol au cas où il trébucherait. Il a beau être prêt du but, il était encore sur les toits.

"Dis-le, si t'as besoin d'aide! Je suis là!"

Néanmoins, Yoru aurait voulu participer davantage au secours de Rause qui était dans ce pétrin par sa faute. Mais ils avaient sauvé leur peau et ramené le pénible, donc tout allait bien. Les deux "collègues" s'étaient finalement bien débrouillés.

Yoru fut soudainement distrait par son ventre qui gargouillait. Il venait pourtant de manger avant de venir ici, à l'académie! C'est fou ce qu'on peut avoir faim, des fois. Caressant son ventre, il ne perdit tout de même pas de vue Messara qui était en train de descendre des toits.

Il s'était décidé à revenir, le Messara! En revanche, il avait l'air drôlement fatigué. Yoru, dans sa tête, se disait qu'il ne s'aurait pas proposé pour porter Rause non plus. Grand, lourd, et...pénible! Heureusement que Messara avait fait tout le boulot, ou presque. Mais tout cela, c'était intégralement de la faute de Yoru, qui voulait s'excuser auprès de con "collègue".

"Désolé, c'est d'ma faute. J'aurais pas dû l'envoyer là haut. J'ai causé que des soucis, et j'me suis même épuisé à enchaîné les téléportations. On est dans un bel état, nous deux, maintenant."

Mais visiblement, Messara, il avait plutôt envie d'oublier et de passer aux choses sérieuses. C'est vrai qu'après tout, plus rien ne les empêchaient d'aller voir la directrice.

"OK, je te suis. Vaut mieux pas se perdre, c'est grand, quand même, ici. J'ai quand même des doutes... T'es sûr qu'elle nous acceptera? Elle pourrait très bien croire qu'on est des espions envoyés par les rebelles, ou autre..."

Yoru fut alors prit d'une migraine insoutenable, qu'il ne fit pas remarquer. Il attrapa juste son front de sa main, comme s'il voulait en arracher la peau. Elle était due à son coeur qu'il sentait battre plus vite que jamais. C'était un peu l'heure de vérité, ce qui allait tracer le reste de sa vie... La décision de la directrice... Quelle sera-t-elle?

Ne cessant de penser à la suite des évènements tout en suivant Messara pour aller voir la directrice, Yoru fut interrompu dans ses réflexions par une étrange remarque de la part de son coéquipier. Il n'avait vraiment pas analysé la situation... Ne quittant pas des yeux où il mettait les pieds, le jeune homme lui répondit franchement ce qu'il en pensait.

"Je crois qu'on a d'autres choses à faire... Imagine que quelqu'un nous aie vu avec le grand bénêt. Eh ben si y'a un témoin qui va tout raconter à la directrice avant qu'on arrive, c'est fichu... En attendant, je crois qu'on a pas de temps à perdre."

Mais dans un élan de grande sympathie, Yoru releva la tête pour admirer ladite armure bizarre. Et c'est vrai, elle était bizarre. On aurait dit l'armure qu'aurait pu avoir un chevalier dans un film fantastique situé au moyen-âge. Enfin, c'est surtout l'épée qui était magnifique. Orange, c'est tellement inhabituel que c'est beau. Même magnifique. Et cette garde est remarquable, elle aussi...

"Oulàlà, j'adore l'épée... T'as déjà joué à...? Non, j'ai rien dit. J'imagine que si tu vis dans des cartons, tu sais pas de quoi j'te parle si j'te dis jeux vidéo. Oublie ça. Enfin bref, cette épée est très belle. Superbe. Eclatante. Extraordinaire. Fantastique. Magnifique..."

Pas très argumenté, mais bon, cette épée lui faisait de l'effet, à Yoru. Il ne se préocupait même plus des autres bizarreries présentes sur les autres parties de cette cuirasse. L'épée, l'épée, l'épée... C'était sûrement pénible pour Messara. Pas grave. De toute façon, lui aussi, il est pénible, de temps en temps.

Messara se retourna vers Yami, posant sur lui un regard des plus sombres. Il avait prononcé LA phrase qu'il ne fallait pas dire, celle que mon voleur avait plus ou moins déjà entendue, celle qu'il pouvait bien supporter une fois, mais pas deux, ni quatre. D'ailleurs,sourcils froncés et poings serrés, il hésitait à utiliser son instinct paternel pour enseigner avec pédagogie ce qu'il ne faut pas dire à Yami.
C'est bien connu: hésiter est mauvais pour la santé. Alors Messara n'hésita pas trop longtemps et se fit plaisir. Là, bizarrement, ses bras étaient revenus à la vie. Yami put recevoir une grande taloche bien claquante et sans douceur de la part de mon voleurounet ^^

"- JE NE VIS PAS DANS DES CARTONS !!! Et moi, au moins, je ne suis pas un abruti de première classe tout juste fichu d'appuyer sur les boutons d'une manettes en fixant un écran comme un arrièré hypnothisé ! Je ne me réfugie pas dans mon petit confort soi-disant pour mon avenir ! Moi, je ne suis pas un MOUTON ! D'autant plus que ce n'est pas parce que je ne dors pas dans un lit, moi, avec ma p'tite sécurité réconfortante, que je ne connais pas les jeux vidéos ! Mais moi, au moins, avec mes cartons et mes mains dégueulasses, je sais que ce sont ceux qui ont l'air de ne rien avoir, pas fichus de se réfugier sous un toit et d'aller acheter dans les supermarchés comme tous les bons moutons, qui sont sans doute les plus instruits d'la vie et ceux qui savent le mieux à quoi ça sert de sourire trois fois par jour ! Et nous, avec nos cartons, on ne fait pas de malheureux ! On sait ce qui est bien ce qui est mal, et pas seulement ce qui est amusant ce qui ne l'est pas ! Alors au lieu de te moquer de moi et de mes cartons, sache que ces cartons me seront toujours plus utiles que tes jeux vidéos de MOUTON ! .... Et en plus, cette épée, elle fait carotte !

(Note du joueur: oui, il a retrouvé son anglais ^^ D'ailleurs, c'est assez marrant d'imaginer ce que ça donne, en anglais...)

Et, après avoir bien haussé le ton pour bien attirer toute l'attention des élèves qui passaient, et après avoir envoyé une deuxième bonne baffe à son cher camarade, épuisant pour de bon ses pauvres petits bras, Messara prit la fuite, seul, direction le bureau de Mirage. Il n'aurait plus qu'à attendre que Yami se débrouille seul pour trouver le chemin. Au fond, quelqu'un qui dormait dans des cartons n'avait rien à lui apprendre...

Très vite, tout ça est arrivé très vite. A peine le temps de réagir que l'autre avait déjà filé. Et puis elle est belle, cette épée! Na!
Enfin bref, maintenant, il n'y avait plus qu'à trouver le chemin seul. Ca ne va pas faciliter la tâche...

Marchant à tâtons à travers les couloirs, Yoru pensait juste à où pourrait se trouver le bureau d'un chef d'établissement dans une académie. Pas loin du hall, sans doute. C'est certain de cette position que le jeune homme rebroussa chemin pour rejoindre le hall. Après quoi il explora chaque couloir qui donnait sur le hall. Heureusement, il n'y en avait pas tant que ça. Et puis, on s'aurait cru sur une route. Il y avait des panneaux un peu partout. Comme quoi, ça peut servir, ces choses-là.

"Bureaux de l'équipe éducative... Ca doit être ça!" se réjouit Yoru devant une porte prolongée d'un long couloir, à côté de laquelle il y avait cet écriteau, tellement sobre et direct dans sa signification, que l'adolescent le trouvait beau. Les panneaux devraient tous être comme ça. Toujours plus décorés, les panneaux que l'on peut apercevoir habituellement ne remplissent plus vraiment leur fonction première. Ils sont là pour faire beau, maintenant. Navrant.

Enfin bref, c'était une chouette indication, ça. Et la formulation était très poétique. "Bureaux de l'équipe éducative"... Ca sonne drôlement bien. Le voilà donc poussant faiblement la porte vitrée de ce fameux couloir. S'enfonçant dans ce dernier, il trouva rapidement une porte où il était écrit "Direction"... Trouvé, apparemment. Mais aucune trace de Messara. Mais de toute façon, il n'y avait aucune inquiétude à avoir. Il devait être à l'intérieur. Et puis, s'il s'est perdu... C'est de sa faute. Mais vu le temps que Yoru avait mis à trouver ce bureau -au moins un quart d'heure-, Messara devait y être...